Connaissez-vous les piliers du survivalisme?
Les débutants en termes de survivalisme peuvent se demander par où commencer. Il y a tant à faire ! Faut-il par exemple commencer par un stock alimentaire à la maison, par la constitution d’un EDC ou d’un Bug Out Bag (sac d’évacuation). Peut-être est-il nécessaire de se préparer à devenir survivaliste en se penchant sur tous ces sujets à la fois ?
En règle générale, la préparation débute par un petit équipement du quotidien restant toujours sur soi. On l’appelle « l’Every Day Carry » ou EDC. Une sorte de kit de survie pour la vie quotidienne, en somme.
Outre cette considération, la préparation au survivalisme peut être guidée par ce que l’on appelle dans le milieu les « 9 piliers du survivalisme ». Ces piliers sont en quelque sorte des thèmes ou des lignes directrices permettant de se préparer de manière plus éclairée à devenir résilient.
Nous verrons plus après en détail ces piliers du survivalisme. Ces domaines touchent la règle fondamentale des 5C et la règle des 3 en survie que nous vous invitons à découvrir dans nos articles dédiés.
Les piliers du survivaliste sont : l’eau, la maison (ou la BAD), la sécurité personnelle et familiale, la nourriture, l’hygiène (au quotidien ou en cas de crise), les soins, la résilience économique, les déplacements et les compétences.
Tout survivaliste se respectant se penchera sur l’ensemble de ces domaines pour se préparer en prenant en compte son environnement, les besoins personnels et familiaux et les risques majeurs auxquels il peut être confronté.
Pour ceux qui doutent encore du bien fondé de la démarche, sachez que le gouvernement français lui-même tient un site web purement survivaliste! Vous ne nous croyez pas? Rendez-vous sur gouvernement.fr !
Premier pilier du survivalisme : la maison
La règle des trois dispose qu’il suffit de trois heures sans abri pour mourir. Cela vaut bien entendu en milieu hostile au sein duquel notre vie est en jeu. Mais cela vaut également pour notre quotidien. Sans abri, sans domicile, et à plus forte raison dans un contexte de crise, on ne vit plus. On tente de survivre tout au plus.
Pour le survivaliste, la maison constitue son bien le plus précieux. Il s’agit du foyer, du toit protégeant la famille, le clan, voire les amis.
En termes de préparation survivaliste, on s’attachera ainsi à rendre la maison la plus confortable et protectrice possible, tout en tendant au maximum vers l’autonomie.
Voici quelques points d’attention (liste non exhaustive) :
- Créer un petit jardin qui nourrit, ou à défaut, exploiter tous les espaces extérieurs (si la maison en dispose) – Balcon, terrasse, …
- Assurer une autonomie en eau – choisir d’acheter une maison ou construire près d’un point d’eau, d’une source, installer une pompe… Cela passe également par le stockage de l’eau, la récupération d’eau de pluie et de divers équipements pour filtrer l’eau (voir le pilier du survivalisme suivant : l’eau).
- Tendre vers l’autonomie énergétique en alliant low-tech, sobriété énergétique et équipements autonomes (panneaux solaires, éoliennes…)
- Se protéger contre les dangers et risques divers et accidentels (catastrophes naturelles, incendie…)
- Assurer la protection de la maison contre les voleurs, pilleurs et autres délinquants (voire la partie autodéfense, autre pilier du survivaliste).
- Créer un stock alimentaire permettant de se confiner plusieurs mois si nécessaire à la maison
- Penser à un stock de matériel ou d’équipements divers pour assurer sa résilience,
- Multiplier les sources d’énergie à la maison pour ne pas dépendre que d’une seule : chauffage électrique, mais aussi cheminée à bois, cuisinière à gaz en bouteilles, poêle à pétrole…
- … etc.
Lorsque la maison remplit l’ensemble de ces fonctions, il est courant de parler de BAD dans le jargon survivaliste. La BAD est l’acronyme désignant une « Base Autonome Durable ».
Nous avons réalisé un article complet sur la BAD ou la maison parfaite du survivaliste.
2nd pilier du survivalisme : l’eau
Selon la fameuse règle des trois, il suffit de trois jours sans boire pour perdre la vie.
L’eau mérite donc toute notre attention. Elle nous sert bien entendu à nous désaltérer, mais aussi à assurer l’hygiène personnelle et familiale tout en assurant l’arrosage du jardin.
De nos jours, il suffit de manipuler le robinet pour avoir de l’eau potable. Mais que se passerait-il si demain le circuit de traitement ou d’acheminement tombait en panne ou qu’une crise durable empêchait la circulation de l’eau courante ?
La préparation survivaliste consiste donc dans ce domaine à :
- Stocker de l’eau potable ;
- Récupérer l’eau de pluie ;
- Aménager une piscine ou un bassin permettant de stocker de l’eau en cas de crise ;
- Apprendre à traiter l’eau chimiquement, thermiquement ou mécaniquement ;
- Stocker le matériel nécessaire pour traiter des milliers de litres d’eau afin de la rendre potable. Il est ainsi possible de stocker des réchauds et des bonbonnes de gaz, du sable fin, de l’argile et du charbon actif, des filtres à eau… Mais aussi de la javel, du chlore et des pastilles de Micropure.
- Détenir un stock de contenants (bassines, seaux, jerricans…)
Ajoutons que la « BAD » du survivaliste se situe dans le meilleur des cas près d’une rivière ou d’une source.
3ème pilier survivaliste : la nourriture
Selon la règle des trois, il est possible de tenir trois semaines sans manger. Mais avouons-le, au bout de quelques jours, il est aisé de se retrouver en état d’extrême faiblesse. Ajoutons que les situations de crise entrainent bien souvent chez nous un besoin énergétique accru.
La préparation survivaliste repose donc sur un autre pilier : celui de la nourriture.
Le prepper, survivaliste ou autonomiste s’attardera ainsi à :
- Stocker de la nourriture. Nous avons réalisé un article sur les stocks alimentaires à la maison.
- Cultiver son jardin
- Faire ses propres conserves
- Elever ses bêtes (le bétail demande énormément de ressources énergétiques – Il est parfois plus sage de se passer de viande et d’assouvir autrement ses besoins en protéine).
- Apprendre à chasser et pêcher et s’équiper en conséquence.
4ème pilier du survivalisme : les soins et premiers secours
Autre pilier du survivaliste guidant sa préparation : les soins et les premiers secours.
En cas de crise passagère ou durable, il est probable que l’accès aux hôpitaux soit restreint. Il est également possible que les pharmacies soient fermées ou qu’une pénurie frappe le secteur pharmaceutique. Sans hôpitaux, ni médecin, ni médicaments, il faut alors se débrouiller seul.
Rappelons que le survivaliste ne se prépare pas forcément à une crise globale, mais également à l’ensemble des aléas de la vie. Il se doit donc également de pouvoir agir en toutes circonstances au quotidien (accidents domestiques, accident de la route…).
La préparation survivaliste dans ce domaine nous amène à :
- Porter un EDC complété d’un kit de premiers secours voire d’un traumakit afin d’être paré à tout, tous les jours.
- Stocker du matériel médical à la maison.
- Constituer un stock de médicaments les plus courants.
- Apprendre les gestes qui sauvent en passant notamment en France le PSC1.
- Lire et relire des ouvrages consacrés aux premiers soins afin de renforcer ses connaissances.
Nous avons à ce propos réalisé un dossier sur le kit de premiers soins EDC et la pharmacie familiale, mais aussi sur le contenu de la formation PSC1.
5ème pilier du survivalisme : l’hygiène
On a tendance à l’oublier, mais l’hygiène agit sur notre bonne santé de manière préventive. Ainsi, le survivaliste se doit d’intégrer à sa préparation l’un de ces huit piliers.
Il prendra en compte :
- L’hygiène de la maison
- Son équilibre alimentaire et son hygiène de vie
- La nécessité de faire du sport afin d’entrainer son corps et à être toujours prêt
- L’hygiène corporelle (stockage de savons et de produits hygiéniques), brossage de dents régulier, …
6ème pilier survivaliste : la sécurité personnelle et familiale
Il s’agit ici du pilier le plus traité dans les milieux survivalistes… mais aussi dans la presse. En effet, l’auto-défense fait partie intégrante de la préparation, ce qui a tendance à marginaliser le survivaliste ou le faire passer pour un fou surarmé. Bien souvent à tort.
Pourtant, il est bel et bien possible d’assurer la sécurité de sa maison et de sa famille sans pour autant stocker des milliers de munitions et de fusils d’assaut ! 😊
Voici quelques axes de préparation à ce sujet :
- Intégrer un moyen d’auto-défense à son équipement du quotidien (ou EDC) dans le respect des lois de votre pays.
- Penser sa maison en termes de sécurité passive : installation de lampes projecteurs automatiques autour de la maison et de graviers (Un intru déteste faire du bruit lorsqu’il pénètre au sein d’un domicile). Cela passe également par l’installation de haies végétales impénétrables, de caméras automatiques, d’alarmes… etc.
- La possession d’une arme d’auto-défense au domicile en respectant les lois de votre pays en matière de légitime défense et de détention d’armes.
- Adopter le « profil de l’homme gris ». Dans le jargon, cela signifie de ne pas se faire remarquer. Le meilleur survivaliste n’attire pas les convoitises en temps normal comme en temps de crise. Il se fond dans la masse. Sa maison ne comporte par ailleurs rien d’ostentatoire (hormis les systèmes de protection dissuasifs).
- Ne parler de sa préparation à personne hormis à un cercle restreint de proches de confiance.
Songez que la devise survivaliste est « Don’t tread on me ». Littéralement « Laisse moi tranquille », ou « n’essaye pas de me marcher dessus ». Cette devise survivaliste s’accompagne d’un symbole représentant un serpent à sonnettes. Un animal paisible, mais qu’il ne faut pas embêter !
7ème pilier du survivalisme : la résilience économique
Aujourd’hui, lorsque nous avons besoin de mettre de la nourriture sur la table ou d’acheter des biens, il suffit de sortir sa carte bleue ou d’ouvrir une application. Mais que faire en cas de coupure d’électricité ou de crise durable empêchant le bon fonctionnement des banques ?
Pour le quotidien, à la maison, dans l’EDC ou dans le sac d’évacuation, le survivaliste s’assure de toujours avoir sous la main un peu de liquide. A savoir quelques centaines d’euros.
Le survivaliste peut pousser sa préparation en assurant sa résilience économique en cas de crise plus durable.
Cela passe par l’achat de métaux précieux et d’un coffre-fort ignifugé. Il est également possible de stocker des objets pouvant être troqués ou d’acquérir des compétences pouvant se vendre en cas de crise (assurer des réparations diverses, maraîchage… etc).
Enfin, il est également essentiel de se préparer à certains dangers tels que les incendies en mettant à l’abri les documents nécessaires à sa « reconstruction ». Factures pour les assurances, papiers divers, diplômes, etc, rejoindront le coffre ignifugé. Une sauvegarde numérique peut être stockée de manière décentralisée (cloud, disque dur externe confié à un proche, envoi à soi-même de fichiers sur sa boite mail…).
Autre versant de l’indépendance économique: la résilience au quotidien. L’un des dangers pour lesquels nous sommes très exposés est le risque de chômage. Le taux de chômage est en effet très élevé en France et dans bien d’autres pays dans le monde. Lorsque l’on se retrouve sans emploi du jour au lendemain, on peut parler d’effondrement de la normalité à l’échelle personnelle. Pour réduire ce risque, le survivaliste n’hésite pas à multiplier les diplômes et les compétences, mais également les sources de revenus annexes pour ne pas se retrouver sans rien du jour au lendemain.
8ème pilier : rester mobile au cas où
Nous l’avons vu, la préparation de la maison constitue l’un des premiers piliers du survivalisme à prioriser lors de la préparation. En cas de crise, il est en effet plus probable de continuer à vivre à la maison, voir à s’y confiner.
Néanmoins, certains dangers peuvent nous enjoindre de quitter en urgence le domicile (incendie, inondation, accident industrielle/nucléaire, guerre…). C’est en ce sens que la mise en place d’un sac d’évacuation est importante dans la préparation survivaliste. Ce sac, appelé également Bug Out Bag ou BOB, permet de quitter sa maison et survivre au minimum 72h plus ou moins en autonomie.
La préparation survivaliste intègre également la mobilité au quotidien.
Cela passe par :
- L’acquisition de véhicules permettant de répondre au besoin de la famille – voiture, break, 4X4… Pour voyager, aller au travail, faire les courses.
- Intégrer un EDV au véhicule (ou kit voiture permettant de parer à tout problème sur la route).
- Penser à un plan B en cas de pénurie de carburant ou d’inflation (vélo avec remorque, petite cariole, …)
- Stocker du carburant (attention, car dangereux) et de l’énergie électrique.
- Penser à évacuation et préparer ses véhicules en conséquence.
- Elaborer un plan d’évacuation
- Penser aux véhicules d’évacuation atypiques, comme le bateau ou le canoé lorsque l’on se situe près de voies d’eau.
9ème pilier survivaliste : les compétences
Que faire d’un tas de biens et d’équipement en temps de crise sans compétences ?
La préparation survivaliste passe également nécessairement par ce dernier pilier.
Le survivaliste collectionne les livres divers et variés, les lis, les stabilote, prend des notes… Il regarde des vidéos YouTube, des tutos, etc. En bref, il ne cesse d’apprendre sur tout et n’importe quoi : mécanique, bricolage, pêche, navigation, cuisine…
En parallèle de l’acquisition de connaissances théoriques, le survivaliste met en pratique et teste.
Il part vraiment en rando, dort dehors de temps en temps pour se préparer, jardine, cuisine, fait du sport, bricole. Bref, il tente, jour après jour, à accumuler de véritables compétences et aptitudes pouvant faire la différence.