John Griffith Chaney, vous connaissez ? Non, bien sûr ! Par contre, vous connaissez sûrement Jack London ! Il s’agit en effet de la même personne. Né à San Francisco à la fin du XIXème siècle (le 12 janvier 1876) cet écrivain américain a fait rêver nombre d’enfants depuis plus d’un siècle avec ses romans d’aventure célèbres. Qui n’a jamais entendu parler de L’Appel de la forêt de La croisière du Dazzler et de Croc Blanc ?
Jack London fut l’un des premiers américains à avoir fait fortune à l’aide de sa plume. Il appartient ainsi à la même mouvance que les autres romanciers ayant permis à bien des générations de voyager dans le Grand Nord et l’Amérique du XIXème. Nous pouvons citer parmi ceux-ci James-Oliver Curwood, Fenimore Cooper, Mel Ellis et Marc Twain. Autant de romans à mettre entre les mains des enfants en quête d’aventure. Rien de tel en effet qu’un livre de Jack London pour éveiller à la nature et pour rêver de devenir trappeur… ou tout simplement scout !
Mais au fait, pourquoi Jack London si ce n’est pas son vrai nom ?
Jack London est le fils de Flora Wellman et (probablement) de l’astrologue William Chaney. Rien n’est sûr en effet pour son père, le séisme de San Francisco en 1906 ayant détruit non seulement la maison d’enfance de Jack London, mais également les registres de la ville. Toujours est-il que William Chaney aurait chassé Flora alors enceinte, au motif d’une suspicion d’infidélité. Flora tentera de se suicider sans succès, puis tombera malade suite à l’accouchement. C’est la nourrice, une ancienne esclave, qui élèvera le petit John comme une mère.
Le 7 septembre 1876, soit huit mois après l’accouchement, Flora épousera John London. Cet ancien combattant de la guerre de Sécession est surnomme Jack par tout le monde…. Le petit John Chaney se servira ainsi du surnom de son père adoptif et de son nom de famille afin de se constituer plus tard un pseudonyme : Jack London.
La vie de Jack London
Une multitude de petits jobs
Jack London a eu une enfance assez pauvre et difficile. Il se réfugie très vite dans la lecture et aura pour passion la mer. Il naviguait en effet quelque fois dans la baie de San Francisco en compagnie de son beau-père, ce qui le pousse à enchaîner les petits boulots dès l’âge de 10 ans pour acheter un skiff à 60 dollars. Il sera balayeur, menuisier, éleveur de poules, ouvrier dans une conserverie de saumon, blanchisseur… Mais la vie d’ouvrier ne lui plaît pas. Comment accepter de travailler autant tous les jours pour être au final sous-payé ? Son parcours explique notamment ses écrits et ses positions socialistes.
Avide de liberté, Jack London deviendra ensuite pilleur d’huîtres en achetant un sloop, le Razzle Dazzle. Cette période lui fera également connaître les bars… Et l’alcoolisme. Le grand drame de Jack London qui sera notamment narré dans son livre « Le cabaret de la dernière chance ».
Après avoir malencontreusement coulé son bateau, Jack London sera recruté en tant que patrouilleur maritime. Sa mission sera d’arrêter les braconniers dans la baie de San Francisco. A ce moment de sa vie, Jack London n’a alors que 16 ans !
Puis il devient à 17 ans chasseur de phoques sur la goélette Sophia Sutherland. Une aventure qui le mènera dans la mer de Béring et au Japon.
De retour au pays, il devient pelleteur de charbon dans une centrale électrique. Sous-payé, il quitte ce boulot écœuré mais subit la crise de l’emploi. Il se fera donc manifestant en 1894 et militera pour le parti socialiste. Toujours sans emploi à l’approche de l’été 1894, Jack errera sur le territoire américain et sera arrêté pour vagabondage.
Jack London, le chercheur d’or
Il reprendra sa vie en main entre 1894 et 1897 en se remettant aux études. En manque d’argent, il les stoppera en juillet 1997 pour devenir chercheur d’or au Klondyke avec son beau-frère. Ce dernier avait hypothéqué tous ses biens afin de financer le voyage dans l’espoir de revenir riche. Il reprendra la route de San Francisco découragé et sans or quelques semaines plus tard ! Jack London, quant à lui, passera plus de temps dans les bars plutôt que dans la prospection. En 1898, il sera rapatrié par le fleuve Yukon car atteint du scorbut et rentrera à San Francisco, malade et ruiné. Il a toutefois plein d’histoires en tête pour écrire ses livres !
Le romancier du Grand Nord
Le succès commence : L’homme sur la piste, Le Fils du loup (1899), L’Appel de la forêt (1903)… Les livres, les romans et les nouvelles s’enchaînent. Il profitera également d’un voyage en Angleterre pour sortir en 1903 « Le peuple de l’abîme ». Jack London sera aussi correspondant de guerre et couvrira la guerre russo-japonaise en 1904 avant d’acheter un ranch en 1905 et d’entamer un tour du monde en 1907 sur Le Snark, son nouveau bateau. Ce tour du monde devra néanmoins prendre fin en 1909, Jack London étant atteint d’ulcères cutanés. Pour l’anecdote, son cuisinier sur le Snark était Martin Johnson, qui deviendra un célèbre aventurier américain (tout comme son épouse Osa Johnson).
Jack London mourra le 22 novembre 1916 d’une septicémie.