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Pour les prochaines vacances, je me mets en mode écotourisme !

Le terme « écotourisme » est à la mode ! Apparu dans les années 80, l’écotourisme appelé aussi « tourisme vert », témoigne de nouvelles aspirations en matière de vacances et d’excursions. Il s’agit bien de pouvoir partir en voyage sans nuire à la destination et son environnement. Une notion située à l’opposé du tourisme de masse.

Les points communs des destinations éco-touristiques ? Un engagement en faveur du développement durable, la préservation des paysages, de la biodiversité et de l’environnement, une immersion dans la culture locale…

Alors, pour les prochaines vacances, si nous options pour des vacances en mode écotourisme ? Pour vous aider à choisir votre destination, découvrons plus après ce qu’est l’écotourisme, les différentes bonnes pratiques écotouristiques ainsi que quelques exemples afin d’éviter le « green washing ».

Définition de l’écotourisme

Ce mot-valise composé des termes « écologie » et « tourisme » est apparu au cours des années 70 afin de s’opposer au tourisme de masse et ses conséquences négatives. En effet, le tourisme de masse épuise les ressources naturelles ( eau, notamment), génère de la pollution et des déchets, nuit à la faune et la flore… Citons pour exemple certains massifs montagneux prisés pour la grimpe et le ski, certains parcs naturels, Las Vegas et sa cité du jeu et du plaisir…

C’est en 1983 que l’architecte mexicain Hector Ceballos-Lascurain proposa une première définition de l’écotourisme qui fit consensus : une « forme de tourisme qui consiste à visiter des zones naturelles relativement intactes ou peu perturbées, dans le but d’étudier et d’admirer le paysage et les plantes et animaux sauvages qu’elles abritent, de même que toute manifestation culturelle observable dans ces zones ».

En 1992, la société internationale d’écotourisme (TIES), fraîchement créée, définie l’écotourisme comme une forme de « voyage responsable dans des espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales ».(« responsible travel to natural areas that conserves the environment, sustains the well-being of the local people, and involves interpretation and education »). Il s’agit donc d’une sorte de « tourisme nature » intégrant par ailleurs une dimension d’engagement : non seulement on découvre des populations, une culture, la faune, la flore… mais on s’engage à préserver cet ensemble. On milite même avec une certaine forme de prosélytisme. Et tant mieux !

Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), l’écotourisme constitue l’une des branches du « tourisme durable ». Il réduit en effet les impacts environnementaux afin de préserver la nature sur le long terme. Pour ce faire, l’écotourisme implique les populations locales et les visiteurs afin de prendre soin des écosystèmes et de la biodiversité.

Girl Biking Bike Bicycle Cycle
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Tourisme durable, responsable, écotourisme : quelle différence ?

A la fin des années 70 et au début des années 80, nous prenons enfin conscience du problème du tourisme de masse. Apparaissent les termes de tourisme vert, de tourisme responsable ou de tourisme durable. Notons que tous ces termes ne sont pas synonymes. Chacun respecte le triptyque du développement durable (développement économique, social et environnemental), mais l’écotourisme désigne spécifiquement le tourisme dans des espaces naturel. Les concepts de tourisme durable ou responsable sont quant à eux des concepts plus globaux intégrant l’écotourisme.

Les principes de l’écotourisme selon la société internationale d’écotourisme (Le TIES)

Selon la TIES, l’écotourisme suppose :

Une minimisation des impacts sur l’environnement.

Nous parlons d’impacts physiques, certes, mais également des impacts sociaux et psychologiques pouvant nuire à l’environnement. Il s’agit donc de conserver la biodiversité et ses fonctions, voire les réparer par le biais de contributions financières directes. La minimisation d’impact doit être chiffrée et donc prouvée par les voyagistes/opérateurs.

Moins d’impacts sur l’environnement

Cela suppose également des équipements ayant un faible impact socio-environnemental. Les p infrastructures se doivent en effet d’être de haute qualité environnementale (HQE). L’utilisation de ressources fossiles se doit par ailleurs d’être compensée.

Le financement d’action de développement durable

L’écotourisme peut également financer directement des actions visant à préserver l’environnement. C’est le cas par exemple pour des sentiers de rando payants au coeur de zones naturelles. L’argent récolté peut servir à améliorer et entretenir l’équipement tout en favorisant l’épanouissement des écosystèmes, voire à réparer certains effets négatifs des activités humaines.

Un tourisme éduqué, voire conscient des enjeux

L’écotourisme, c’est une prise de conscience des enjeux culturels et environnementaux pour le visiteur : un écotouriste ne « consomme » pas simplement un paysage, une ambiance, une expérience. Il la vit avec les locaux et s’inquiète à propos du futur de la destination. Il se sent partie prenante et impliqué dans les questions politiques, sociales et environnementales des lieux visités.

Un + pour la population locale

Des expériences positives pour les autochtones ainsi que des retombées économiques locales : l’écotourisme doit faire vivre plusieurs personnes et non pas un seul site. Un écotouriste consomme local, pratique le tourisme gastronomique, l’agrotourisme, voire le tourisme équitable ou humanitaire selon certaines destinations. Il peut également s’agir d’un tourisme participatif comme la pratique du woofing, par exemple. Dans tous les cas, les locaux, en tant qu’hôtes, échangent avec le touriste, se font les ambassadeurs de leur territoire… Allons même plus loin : avec l’écotourisme, le touriste n’est pas seulement un client. Il devient quasi un ami !

Un + pour les visiteurs

Mais aussi des expériences positives pour le touriste : il s’agit bien d’un « slow tourisme ». On prend le temps, on part en immersion dans une destination, on échange avec la population locale, on vit comme eux… Rien de tel pour déconnecter !

Un nombre limité de touriste 

L’écotourisme se doit d’être limité afin de ne pas créer de tourisme de masse. La pression touristique se doit d’être inférieure au seuil d’acceptabilité d’un territoire. Il fait notamment la part belle aux petites structures.

Attention au green-washing !

Certes, l’écotourisme, en tant que tourisme expérientiel ou tourisme d’expérience, constitue un excellent moyen de découvrir autrement des destinations naturelles. Mais il convient de retenir qu’un vrai écotouriste limite ses déplacement et son empreinte carbone. Réaliser 5000 km en avion pour découvrir une réserve naturelle n’est pas de l’écotourisme ! Idem, traverser un océan pour aller faire une balade zéro-déchet dans la savane n’est tout simplement pas écoresponsable. Au delà du green washing que l’on fait pour soi-même (cf le concept de dissonance cognitive), il faut se méfier des artifices de communication de certains voyagistes. L’écotourisme est l’un des secteurs qui connaît le plus fort taux de popularité dans le monde, et certains n’hésitent pas à créer une petite coloration « écolo » pour parler d’éco-tourisme et vendre un programme énergivore nuisible pour l’environnement.

Un exemple de site misant sur l’écotourisme : le cas des Faiseurs de Bateaux à Saint-Omer dans le Nord de la France

Les Faiseurs de Bateaux, c’est avant tout une petite entreprise familiale de charpenterie navale. Il s’agit des derniers artisans sachant construire les bacôves et les escutes, bateaux typiques du marais audomarois. A noter que ce marais implanté autour de la ville de Saint-Omer est reconnu réserve de biosphère de l’Unesco. C’est donc forts de leur savoir faire et de leur lieu d’implantation que les Faiseurs de Bateaux sont devenus éco-acteurs de la réserve de biosphère, membres du réseau de sauvegarde des métiers Proscitec tout en étant labellisés Entreprise du Patrimoine Vivant.

Aujourd’hui, les Faiseurs de Bateaux organisent des visites commentées du marais, des découvertes de l’atelier ainsi que du maraîchage biologique… Ils proposent des pauses gourmandes du terroir et tiennent un bar locavore et bio pour le plaisir de tous. Le site mettant à l’honneur l’artisanat et la nature demeure à taille humaine. Il est par ailleurs zéro-gaspi et zéro déchets. L’avis des clients fréquentant les quais ? « On ne se sent pas touristes, on vit un vrai moment en immersion accompagnés d’amis ». Objectif écotouristique réussi !!!

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site des Faiseurs de Bateaux

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