Le régime paléo, vous connaissez ? On parle aussi de régime paléolithique pour sa forme longue. Il s’agit, pour le définir, d’un régime qui a débarqué en France il y a quelques décennies et qui nous promet de gagner en bien être. Comment ça marche ? Comme son nom l’indique, le régime paléo nous propose d’adopter l’alimentation de l’Homo habilis, de l’Homo erectus, et du premier Homo sapiens… Bref, des chasseurs-cueilleurs vivant à l’ère du paléolithique.
L’alimentation paléo est pleine de promesses : ce régime alimentaire permettrait d’assainir notre alimentation, de respecter les besoins physiologiques de l’organisme et de reparamétrer notre corps pour être au top de sa forme. Il y aurait encore bien des avantages à adopter le régime de nos ancêtres. Toutefois, notons que le régime paléo ne fait pas consensus. Si certains lui prêtent des miracles pour la santé, d’autres considèrent qu’il est relativement dangereux à suivre au quotidien et sur le long terme.
Nous réaliserons dans ce mini-dossier un petit point rapide sur l’histoire de ce mode de vie, les avantages, les inconvénients voire les dangers du régime paléo … Sans oublier de lister ce que l’on peut manger et ce que l’on ne peut pas manger lorsque l’on suit ce type de régime.
Nota : il s’agit ici d’un résumé sans prise de position ni conseil. Le régime paléo réclamant d’exclure des aliments et ingrédients de ses repas, il n’est bien entendu pas recommandé pour tous. Certains y trouvent même des dangers ! Il est donc INDISPENSABLE, avant d’envisager de le suivre en tout ou partie de consulter un nutritionniste et un professionnel de la santé. Petit spoiler concernant la conclusion de cet article : il peut être préférable d’éliminer les plats industriels de son alimentation tout en la diversifiant… Et de mettre un peu de paléo dans sa vie, mais avec parcimonie !
Histoire du régime paléo
Tout commença avec les travaux menés en 1975 par le gastro-entérologue américain Walter L. Voegtlin, centrés sur l’alimentation des hommes du Paléolithique. Ces travaux seront repris en 1985 par l’anthropologue Stanley Boyd Eaton, pour qui les gènes n’ont pas pu être naturellement modifiés en quelques dizaines de milliers d’années. Selon lui, notre métabolisme est donc identique de celui de l’Homme du Paléolithique.
L’Homme préhistorique vivant de chasse et de cueillette, cette nourriture serait donc encore adaptée à notre métabolisme, contrairement aux produits issus de l’agriculture et à fortiori de l’industrie agro-alimentaire. Ces derniers seraient la cause de maladies modernes comme le diabète et les cancers. Les céréales elles-mêmes n’ont-elles pas apporté les caries dentaires ? Une quinzaine d’années plus tard, ces réflexions seront reprises par Loren Cordain professeur à l’université d’État du Colorado. Il signera le best-seller « Le Régime paléo » et initiera un véritable mouvement.
Ce qu’on peut manger en suivant un régime paléo
Au Paléolithique, les Hommes ne se nourrissaient que de chasse et de cueillette. Il mangeaient ainsi uniquement ce que la nature pouvait leur offrir, à l’état pur. Ainsi et sans surprise, le régime paléo exclue tous les produits transformés et n’autorise que les aliments naturels tels que la/le/les :
Pour l’alimentation de base :
- Viande fraîche non transformée et poisson (base de l’alimentation paléo). La viande doit bien sûr être élevée de manière bio, en plein air. De préférence à l’herbe et non aux céréales… Car il n’y avait pas de céréales autrefois et parce que les bêtes nourries à l’herbe comportent davantage d’oméga 3 (contre plus d’oméga 6 pour les céréales). Idem pour les poissons si poissons d’élevage. Le gibier entre bien sûr purement dans le régime paléo.
- Fruits de mer
- Fruits et légumes frais (hors légumineuses), non traités et de saison pour répondre aux besoins présents du corps. Le régime paléo priorise les légumes et fruits pauvres en glucides.
- œufs
En haut de la « pyramide », nous retrouvons les aliments que l’on peut consommer, mais avec modération :
- Les oléagineux (noix, noisettes),
- Sel (que l’on retrouve dans la nature à l’état brut)
- Les épices,
- La graisse animale
- Certaines huiles végétales comme l’huile d’olive
Ainsi, le régime paléo, eu égard à la base formée par la viande, le poisson et les œufs, présente une grande part de protéines animales. Il est toutefois possible d’être paléo et végétarien en mangeant des fruits et des légumes, pourvu que l’on arrive à faire entrer des protéines dans notre alimentation.
Notons que le paléo n’exige pas de consommer les fruits, les légumes et la viande crus. Cela ouvre pas mal le champs des possibles pour manger et se faire plaisir. Car certes, ce n’est peut être pas très Préhistorique, mais il est possible de préparer des omelettes, des soupes, des smoothies, des salades, des jus et des puddings… Tout en respectant le régime paléo. Ouf !
Les aliments interdits
C’est simple, le paléo exclut d’emblée les aliments industriellement transformés. Oubliez donc directement les plats préparés !
Il ne comprend également pas les céréales et les légumineuses que l’on a introduit dans notre agriculture bien plus tard. Exit donc le blé, l’orge, le mais, l’avoine, mais aussi les haricots, les pois, les lentilles, les fèves, le soja, les cacahuètes… Bio ou pas bio ! A noter que le régime paléo est donc de fait sans gluten et qu’il exclut aussi les préparations à base de farine, comme le pain, les crêpes, les gâteaux, les pâtes… Oups !
Concernant les tubercules, il en est de même. Les Hommes du Paléolithique ne connaissaient pas la pomme de terre introduite en Europe il n’y a que quelques siècles. Les pommes de terre au four et les frites ne sont donc plus les bienvenues dans les assiettes. Argh !
Le paléo est également un régime quasi sans sucre. Seuls les fruits et légumes pauvres en glucides apportent le nécessaire… Et c’est tout. Oubliez donc les sodas, le sucre raffiné, les bonbons, l’alcool… Etc.
Question viande, celle-ci ne doit pas être transformée. Si la côte de bœuf est acceptée, supprimez donc la charcuterie de votre alimentation et tout plats préparés à base de viande. A exclure également : les viandes nourries aux céréales, ou autres alimentations de bétail non biologique… A l’instar des fruits et des légumes se devant obligatoirement d’être non traités.
Quid des produits laitiers ? Ces derniers sont également plus ou moins « bannis » du régime paléo. Plus de lait, de fromage, de beurre, de yaourt, de fromage blanc, de crème fraîche…
Le régime paléolithique supposant d’exclure les aliments inconnus des hommes du Paléolithique de notre menu, le café est donc enfin à rayer de la liste.
Alors, prêt malgré tout à tenter le régime paléo ? Un peu dur n’est-ce pas ?
Avantages et bienfaits supposés du régime paléo
Selon les adeptes du régime, les effets bénéfiques du régime paléo seraient multiples :
- Diminution des migraines, du mauvais cholestérol voire du diabète en ne consommant plus de céréales ni de produits transformés.
- En ne consommant plus de produits industriels, de féculents et de graisses saturés, cela entraîne une perte de poids. L‘estomac est également plus rapidement rassasié grâce aux fibres contenus dans les légumes frais et grâce à la protéine issue de la viande.
- Meilleure digestion et transit pour les raison précédemment évoquées.
- Réduction des risques de développer des maladies cardiovasculaires, notamment en agissant sur le facteur poids et grâce à la consommation d’oméga 3.
- Amélioration des performances sportives et gain en termes de masse musculaire
- Baisse de la fatigue
- …
Ainsi, les effets bénéfiques et avantages du régimes paléo seraient pléthore. Il existe toutefois des réserves voire de nombreuses critiques émises par le corps scientifique. Voyons donc de plus près les limites du régimes paléo avant de nous pencher sur les inconvénients.
Les limites, voire les dangers du régime paléolithique
Comme vous aurez pu le remarquer, nous employons le conditionnel tout au long de cet article. C’est en partie car toute adoption d’un régime doit passer par la case consultation chez un professionnel de santé. C’est aussi car nombre de scientifiques critiquent ouvertement le régime paléo. Certains remettent en cause les hypothèses de départ justifiant ce mode de vie ( habitudes de consommation durant la préhistoire, laps de temps trop court pour modifier le génome humain entre les premiers homo sapiens et nous-mêmes…). D’autres remettent carrément en question les effets bénéfiques du régimes paléo en lui trouvant de surcroît des dangers.
Nous avons choisi de lister les limites dans cet inventaire non exhaustif :
- La consommation excessive de viande serait néfaste pour la santé selon nombre d’études, et est susceptible de faire naître des maladies sensées disparaître avec le régime,
- Le régime paléo exclut les céréales pourtant vantés par d’autres régimes efficaces (régime d’Okinawa, régime crétois…),
- Les hommes du paléolithiques consommaient à priori davantage de produits végétaux que de gibiers ou de bêtes d’élevage. D’ailleurs, la période du Paléolithique s’étendant sur plusieurs millions d’années, il est peu probable qu’il n’existait sur ce laps de temps qu’un seul mode de vie alimentaire.
- Les Hommes du paléolithique vivaient dans un environnement différent qui les obligeait à s’activer énormément. Ils affichaient par ailleurs une faible espérance de vie.
- La non consommation de certains produits serait la cause de graves carences, notamment en calcium et en vitamine D,
- Il s’avérerait que le métabolisme de l’Homme s’adapte plus rapidement que l’on ne le pense. Il digère notamment le lait/lactose alors que cet aliment n’ait pas intégré notre alimentation depuis bien longtemps. L’Homme d’aujourd’hui pourrait donc être totalement adapté à la nourriture moderne.
De nombreux inconvénients
Outre les réserves et limites émises par certains chercheurs, le régime paléo ne serait pas exempt de points négatifs. En effet, comme nous avons pu le remarquer, il repose sur des privations un poil frustrantes (plus de chocolat, de café, de pâtes, de fromages, de pain, de pizza…). Il est également difficile à suivre en société, que ce soit au resto ou dans un repas de famille. Il nécessite enfin une attention accrue afin de ne pas subir de carences.
Conclusion : faut-il oublier le régime paléo ?
Certes, le régime paléo est contraignant, certes, ses bienfaits supposés ne sont a priori pas attestés scientifiquement. Le régime paléo présenterait même bien des dangers.
Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain !
Il demeure bon de s’inspirer du régime paléo sans le suivre avec excès. Sans conteste, manger de la viande et du poisson bio, davantage de fruits et de légumes et éviter les produits industriels ne peut qu’être bon pour la santé. Fuir le café, le sucre et l’alcool également.
Après, il convient d’aménager ses repas avec bon sens et s’autoriser certains aliments avec parcimonie. Rien de tel qu’un régime équilibré, sans excès, sain et naturel !
Sources :
Régime paléolithique sur Wikipédia