La tiny house : une minuscule maison sur roues pour une vie minimaliste

Connaissez-vous le phénomène « tiny house » ? Ce concept de maison (house) minuscule, mignonne (tiny) et mobile s’est démocratisé aux États-Unis au cours des années 2000. Ce fut notamment suite à l’ouragan Katrina et à la crise des subprimes. 

La tiny house constitue en effet une solution bon marché pour se (re)loger. Elle présente également bien d’autres atouts qui ne laissent personne indifférent. Parmi ceux-ci, citons notamment une réduction drastique de la consommation énergétique et des dépenses du quotidien ainsi qu’un sérieux gain en termes de temps libre. Au-delà des simples aspects matériels et financiers, ce petit chalet sur roues donne naissance à une nouvelle philosophie de vie.

En matière de modes de déplacement alternatifs autonomes et résilients, retrouvez notre article sur les vélos cargos !

L’invention de la tiny house

Tout chauvinisme mis à part, il semblerait que l’inventeur de la première Tiny House ne fut autre que le célèbre architecte français Le Corbusier. Celui-ci construisit en effet en 1952 pour lui et son épouse un cabanon en bois tout confort de 9,7m2. Certes, cette cabane était fixe contrairement à la tiny house, mais tout de même… Cocorico !

Plus officiellement, la paternité du concept est attribuée à l’architecte américain Ray Shafer. Ce dernier lança outre-Atlantique ce mouvement grâce à son ouvrage « The small house book ». Il s’agissait d’un retour d’expérience sur la « mignonne petite maison » qu’il avait construit. Ce concept trouve aujourd’hui des adeptes dans le monde entier, notamment suite à la catastrophe naturelle Katrina et la crise des subprimes de 2008. Les personnes qui se sont retrouvées à la rue en deux temps trois mouvements ont en effet trouvé au travers de ces micro-maisons une solution à leurs problèmes de logement.

Petite roulotte en bois
Une roulotte, ancêtre de la Tiny House – WinnieC – Pixabay

Le concept de la tiny house

Le concept est simple : la tiny house est une petite maison à ossature bois d’une dizaine de mètres carrés… montée sur une remorque. A l’intérieur, chaque espace est optimisé afin de permettre à une ou deux personnes d’y vivre à l’année. En raison du caractère mobile de cette maison, celle-ci est généralement autonome. On y trouve une chambre, une kitchenette, un coin salon, un WC, un chauffage… Bref, tout le confort d’une maison moderne !

Il s’agit donc plus ou moins d’un camping-car ou d’une caravane au look original, mais avec bien plus d’atouts. Soulignons par exemple que l’isolation des murs présente un confort thermique inégalé par les solutions de camping/caravaning standard. La tiny house est aussi équipée d’un double vitrage. Les camping-cars et caravanes ne sont en outre pas conçues pour rester éternellement dehors sans se détériorer, contrairement à la tiny house.

Combien coûte une tiny house ?

Côté portefeuille, il faut compter une bonne trentaine de milliers d’euros pour une tiny house toute équipée. Un argument ne manquant pas de séduire à l’heure où acheter une maison demande de contracter d’incroyables crédits. En outre, la tiny house se déplace à souhait et apporte donc une solution adaptée à ce monde néo-nomade. Il suffit d’investir dans un terrain si l’on souhaite rester sédentaire ou de compter sur ses amis pour nous accueillir en alternance… Une façon de voir du pays et de s’ouvrir à l’environnement extérieur.

Ce sont bien sûr les étudiants, les jeunes adultes ainsi que les retraités qui y trouvent le plus avantage, la surface habitable d’une tiny house n’étant pas propice à la vie familiale.

Un mode de vie minimaliste

Pas besoin de grands espaces pour être heureux !

Pour vivre à plein temps dans 10m2, Il convient de devenir ultra-minimaliste, voire anti-matérialiste. Impossible dites-vous ? C’est pourtant plus simple que l’on ne l’imagine. La majorité des objets que l’on possède ne servent en réalité… jamais ! Un tel choix implique donc de tourner le dos à la quête sans fin de la possession matérielle guidant le quotidien de (presque) tous (si, si !)… Et de se recentrer sur l’essentiel : les relations humaines, la réalisation de ses rêves, les loisirs, bref… la vie !

Maison dans un tonneau
Vivre avec rien dans un tonneau tel Diogène – MemoryCatcher /Pixabay

La tiny house : de nombreux avantages et peu d’inconvénients

Les petites maison de type tiny house présentent énormément de bons points. Et peu de points négatifs.

Des économies de temps et d’argent

Ce nouveau mode de vie placé sous le signe du plaisir et des loisirs sera largement financé par les économies permises par ce mode de vie :

  • plus d’achat inutile : quand on ne dispose que de 10m2, on se concentre sur le nécessaire. C’est assez simple en soi. Il suffit de faire le listing de ce qui nous sert vraiment au quotidien pour nous rendre compte qu’une trentaine d’objets suffisent en moyenne.
  • Pas de prêt à rembourser (ou presque) ni de loyer : avec un coût de quelques dizaines de milliers d’euros pour une maison tout confort, l’indépendance financière s’acquiert très rapidement.
  • Des économies d’énergies : une tiny house se chauffe très rapidement. Bien souvent, l’énergie solaire suffit à la majorité des besoins.
  • Outre l’argent, une autre ressource nous manque généralement pour accomplir nos désirs profonds : le temps. Or, en n’ayant que 10 m2 à entretenir et en faisant le choix d’abandonner les futilités. L’agenda s’allège assez rapidement !

Un rêve de gosse qui se réalise

Enfin, la tiny house demeure en soi une possibilité de réaliser le rêve de l’enfant qui sommeille en chacun de nous : vivre dans une cabane. Ce n’est pas fortuit si les modes alternatifs d’habitation, tels que les huttes ou les yourtes, font actuellement fureur. Et pas qu’en matière de tourisme ! Notons que les mini house conçues avec amour en autoconstruction (attention aux règles en la matière) ou par une entreprise spécialisée, présentent des architectures toutes plus sympas les unes que les autres.

Seule petite ombre pouvant apparaître au tableau : la nécessité d’un véhicule adapté à l’attelage. Celui-ci représente certes un coût supplémentaire non négligeable, mais peut être loué quand le besoin se fait sentir. La tiny house n’a en effet pas vocation à bouger quotidiennement !

Cabane dans les bois
La tiny house, le retour du rêve de la cabane de notre enfance – Pexels /Pixabay

La législation sur les tiny houses

Sur le plan juridique, attention à ce que dit la loi de votre pays en la matière ! Il est généralement obligatoire de respecter les règles relatives à divers domaines:

  • Remorquage (dimensions, PTAC, permis…), 
  • Caravaning (stationnement, vidange…)
  • Urbanisme (notamment pour les implantations longue durée),
  • …Sans compter les éventuelles taxes et impôts liés à l’aménagement.

Il serait dommage de ne pas respecter ces dernières et de se voir obliger de démonter/détruire ou déplacer sa tiny !

La loi ALUR en France et les règles d’urbanisme

En France, il n’existait pas réellement de cadre spécifique avant l’arrivée en 2014 de la loi Alur. Il s’agit de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové. Cette législation permit de donner un statut juridique aux habitats légers comme les yourtes et les tiny house. Le but était notamment de promouvoir les modes de vie alternatifs, autonomes et écologiques.

Notons ainsi que grâce à cette nouvelle législation, le droit de l’urbanisme s’adapte enfin aux tiny house, mini-maisons, tipis, roulottes et autres habitats de ce type. Ce droit les considère désormais comme des lieux d’habitation permanent. Il facilite notamment leur installation dans certaines zones classées inconstructibles par ailleurs, ou leur stationnement pour les habitations mobiles. Ces zones dites pastilles sont indiquées sur le PLU (Plan Local d’Urbanisme) ou à défaut, sur le Plan d’Occupation des Sol (POS).

Enfin, la loi ALUR dissocie les habitats mobiles des habitats démontables. Pour qu’un habitat soit caractérisé de démontable, un certain nombre de critères sont posés :

  • Pas d’élément inamovible,
  • Facilité de démontage,
  • Critères en matière de raccordement au réseau public…
Le concept de la mini maison mobile sur remorque
La tiny house est à la fois une maison et une remorque tirée par un véhicule sur la voie publique – Viscious-Speed /Pixabay

La tiny house : double assurance !

Un propriétaire de tiny house gagne en liberté mais ne peut se permettre de fuir ses responsabilités !

Une tiny house en stationnement est considérée comme une habitation. Le propriétaire se doit donc de s’assurer, et donc, de contracter un contrat d’assurance spécial habitation.

Quand votre tiny house roule sur les routes, elle est considérée comme une remorque. Elle devra donc être assurée concomitamment au contrat d’assurance véhicule.

La tiny house sur la route et la législation routière

Une tiny house étant par essence mobile, celle-ci est posée sur remorque. Elle se doit donc de respecter de surcroît la législation routière!

Longueur, largeur et poids de la tiny house

En termes de dimensions, la tiny house devra présenter une largeur hors-tout de 2,55m maximum. Au delà, chacun des déplacements seront considérés comme un convoi exceptionnel et devront faire l’objet d’une demande à la préfecture. Quant à la longueur maximum de la tiny house, la remorque ne doit pas excéder 12 mètres de long hors timon.

A noter en outre que la longueur maximum véhicule et remorque est de 18 mètres. Il demeure difficile de construire et de conduire une tiny house de 12 m de long, ce en raison de son poids. En effet, le poids maximum de la tiny house dépendra du permis de conduire du conducteur et du poids de son véhicule et de la remorque. On parle en effet de PTAC ou Poids Total en Charge, limité selon le type de permis. Vous découvrirez ici la législation en matière de remorque pour le permis B français et le permis B avec mention 96 traditionnelle. 

Découvrir ici la législation sur les remorques.

Pour ce qui est de la hauteur…

En ce qui concerne la hauteur, cela dépendra des règles d’urbanisme locales ainsi que de la législation routière. L’ensemble du réseau routier et autoroutier est adapté pour des véhicules de 4,2mètres maximum. Les ponts de chemin de fer en milieu urbain et périurbain mesurent en moyenne 3m de hauteur, quant à eux.

Le stationnement de la tiny house

Le stationement d’une tiny house est également régi par une réglementation, notamment en France.

Stationnement de longue durée

Sur un terrain privé, votre tiny house non utilisée en tant qu’habitation (et en état de rouler) peut rester dans votre jardin sans aucune démarche administrative du moment qu’elle y reste moins de 3 mois par an. Au delà de 3 mois par an, une déclaration préalable de travaux doit être déposée en mairie (ou dépôt de permis de construire si emprise au sol supérieure à 20m2).

Attention toutefois aux règles locales d’urbanisme pouvant être plus contraignantes. L’installation d’un mobile-home dans son jardin est quant à elle interdite quelle que soit sa durée. Pour en savoir plus sur le droit et le remorquage

Mais comme nous l’avons vu plus haut, la loi ALUR permet de trouver des compromis avec les habitats alternatifs. Avec un dossier béton en matière de salubrité, d’absence de trouble pouvant être causé au voisinage et de droit de l’urbanisme par rapport au lieu d’implantation, il ne doit pas y avoir de soucis… En principe !

Certains terrains privés sont enfin dédiés à la location de stationnements de tiny house, à l’instar des terrains dits familiaux. Il est possible de s’y installer durablement mais une déclaration préalable de travaux demeure nécessaire.

Stationnements de courte durée

Pour le stationnement de courte durée, les campings demeurent une solution possible. Il demeure également possible de se renseigner en mairie afin de trouver une zone pastille.

  • Sachez enfin que le stationnement sauvages est interdit dans bon nombre de zones: Zones protégées,
  • Espaces naturels classés,
  • Zone agricole non pastillée sur le PLU ou le POS de la commune…

Pour en savoir plus sur le droit et l’installation d’une tiny house.

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