Nettle Leaves Nettles Botany  - JACLOU-DL / Pixabay

Faire son purin d’ortie : recette, utilisation, méthodes de conservation

Vous cultivez un jardin potager, vous entretenez un petit jardin d’ornement ? Le purin d’ortie saura se montrer comme un précieux allié pour vos parterres, vos carrés potagers et votre lopin de terre ! Quelles sont ses vertus et comment le prépare-t-on ?

Aujourd’hui, nombre de livres et de sites dédiés au jardinage au naturel ainsi qu’à la permaculture chantent les louange du purin d’orties. Une préparation facile à réaliser composée d’extraits fermentés d’orties qui doit son nom à son odeur putride qu’elle dégage. Ne soyez toutefois pas freiné par cette odeur nauséabonde : le purin d’ortie pue à coup sûr, mais ses vertus valent bien ce petit sacrifice ! Antiparasite, antifongique, désherbant, engrais naturel, activateur de compost… Le purin d’orties est un produit polyvalent naturel qui remplace aisément bien des produits chimiques… Et qui s’avère très efficace ! Cette macération permet en outre de recycler et donc d’utiliser intelligemment une plante envahissante en principe détestée par les jardiniers.

Retrouvez ici la recette du purin d’ortie, ses vertus, ses multiples utilisations au jardin… Vous découvrirez également ici que le purin d’ortie a bien failli être interdit. Mais ça, c’est (en principe) de l’histoire ancienne !

Comment faire son purin d’orties ? La recette

Préparer son purin d’orties est somme toute facile !

Profitez d’une séance de désherbage naturel du jardin pour réaliser la récolte. Sans utiliser de désherbant (ni naturel, ni chimique, cela va de soi), prenez un petit louchet, enfilez vos gants et arrachez vos « mauvaises herbes » manuellement. Prenez soin de sélectionner vos orties en réalisant un tas à part. Le reste des mauvaises herbes rejoindront le compost (on se rend alors vite compte qu’aucune herbe n’est en soi mauvaise et que toutes ont leur utilité). Prenez toutefois garde à ne pas cueillir d’orties ni d’autres herbes sauvages montées en graines. Si vous habitez en ville et avez la chance de posséder un jardinet en terrasse ou sur votre balcon, certains terrains urbains laissés sauvages peuvent abriter de précieuses orties.

Nettle Leaves Nettles Botany - JACLOU-DL / Pixabay
Ortie pour purin – JACLOU-DL / Pixabay

Ensuite, il suffit de suivre cette recette de préparation de purin d’ortie étape par étape :

  1. Faites un tas avec vos orties et utilisez ensuite une cisaille pour les hacher menues.
  2. Mettez le tout dans un bac ou un seau refermable hermétiquement, de préférence en plastique. Le métal est à éviter car le mélange l’oxyderait). La taille de ce bac dépendra de la quantité de purin d’ortie que vous souhaitez produire. Un bidon en plastique à large goulot peut également constituer une solution.
  3. Puis, ajoutez de l’eau. Question dosage, il est d’usage de verser dans le bac 10 mesures d’eau pour une mesure d’orties, soit 10 litres d’eau pour 1 kg d’orties. Quoiqu’il en soit, l’eau doit atteindre le bord du contenant afin d’éviter tout apport en oxygène (on parle de fermentation non oxydée). Petit point essentiel et non des moindre pour renforcer la qualité de votre purin d’orties : utilisez de l’eau de pluie.
  4. Placez le bac dans un endroit ensoleillé du jardin. La chaleur accélérera le processus de fermentation.
  5. Tous les jours, débouchez le contenant et mélangez le purin avec un bâton (n’oubliez pas de recouvrir après chaque brassage).
  6. Au bout de 10 à 15 jours, le purin d’orties sera prêt. Tout dépendra de la température ambiante. Comment savoir si le purin d’orties est prêt ? C’est simple. Si lors du brassage des petites bulles apparaissent, voire de la mousse, c’est que la fermentation n’est pas encore achevée.

Comment éviter les mauvaises odeurs dégagées par le purin d’orties ?

Comme expliqué précédemment, la fermentation ne saurait se réaliser si le bac à purin d’ortie ou si le bidon affecté à l’usage n’est pas fermé hermétiquement. En principe donc, le purin d’ortie ne dégage pas d’odeurs dans le jardin. Vous pouvez toutefois placer le bac à l’écart des lieux de passage par précaution… Mais aussi pour des questions d’esthétique. Quand on veut un beau jardin, ce n’est pas pour exposer devant tout le monde un bidon en plastique avec des « trucs qui pourrissent dedans » ! Petit conseil toutefois : surtout, ne mettez pas le bac à purin à l’écart des lieux ensoleillés, ce serait une grave erreur. Le purin d’orties a besoin de chaleur pour rapidement se former.

Pour ce qui est de l’odeur dégagée lorsque l’on débouche le bidon ou que l’on découvre le bac, il n’y a pas de remède miracle. En effet, le purin d’ortie, ça pue ! Les plus fragiles se boucheront le nez, c’est tout !

Enfin, si vous voulez vous éviter certains tracas, il existe dans le commerce du purin d’ortie tout fait, en bidon, en pulvérisateur ou en poudre. Une solution prête à l’emploi, mais qui coûtera quelques deniers alors que le vrai purin maison est totalement gratuit.

Les utilisations et les vertus du purin d’ortie dilué

Bon, c’est un fait, le purin d’orties est une mixture 100 % naturelle utile au jardin. Oui mais pourquoi faire ?

Un activateur de compost

Concrètement, le purin d’ortie est un concentré riche en azote. Cette propriété fait de ce produit un bon activateur de compost. Il permet en effet de rétablir le taux d’humidité d’un bac à compost quand il est trop sec et d’enrichir en azote un compost trop riche en carbone tout en accélérant le processus de fermentation et de montée en température. Vous trouverez ici notre article sur la fabrication d’un compost maison et sur le processus de compostage.

Déchets verts dans un composteur
Composteur et déchets verts organiques – dmoreaurh / Pixabay

Un engrais naturel bio et un traitement antiparasite

Dilué, il constitue également un excellent engrais biostimulant qui facilitera la croissance de vos végétaux et qui peut redonner vie à une plante manquant de vigueur. C’est aussi un bon antiparasite, un antifongique et un insecticide naturel. Il agit sur certains ravageurs (pucerons…) comme un répulsif et sur vos plantes comme un fortifiant. Il suffit alors de l’utiliser comme un traitement bio à titre préventif afin de renforcer les défenses immunitaire des plantes et de repousser les « nuisibles ». Bonus accordé par cette potion magique : son action bénéfique sur les tomates. Le purin d’ortie st en effet capable de lutter à titre préventif contre le mildiou.

Mildiou
Premier effet du mildiou – fotoblend / Pixabay

La dilution du purin d’ortie

Notons que le purin d’ortie est un concentré très puissant et qu’il est nécessaire de le diluer. A combien doit-on le diluer ? Tout le monde s’accorde pour une dilution à 10 % pour un arrosage au jardin au pied des plantes ou à 5 % pour une pulvérisation sur le feuillage. Une fois dilué à ces proportions, le purin d’ortie peut servir à arroser ou à être pulvérisé toutes les 2 ou 3 semaines sur les plantes en évitant les jours de pluie qui laveraient trop rapidement les feuillages et la terre.

Attention, le purin d’ortie pur est un désherbant !

Sans cette dilution, le purin d’orties peut produire l’effet inverse d’un engrais et agir tel un désherbant. Ce qui est aussi bon à savoir et ce qui donne une énième propriété au purin d’ortie. Un désherbant naturel est toujours utile pour votre terrasse ou votre jardin !

Comment conserver le purin d’orties ?

Le purin d’ortie ne se conserve pas comme tel. S’il reste dedans des résidus, il faut l’utiliser illico une fois le processus de fermentation réalisé. A défaut, il convient de le filtrer finement (avec des filtres à café ou des bas usagés par exemple) pour une utilisation étalée sur plusieurs semaines. Il faut ensuite le stocker à l’abri de la lumière, dans un endroit frais et dans des bidons hermétiques.

Le purin d’ortie, un produit interdit ?

La loi d’orientation agricole du 5 janvier 2006 avait bel et bien interdit le purin d’ortie, tous comme tous les produits naturels pouvant servir d’engrais. Pourquoi une telle interdiction? Car ces produits naturels gratuits étaient non-homologués et, de manière sous-jacente, entraient en concurrence directe avec d’autres produits vendus dans le commerce. Pourtant, le purin d’ortie ne constitue-t-il pas une banale recette séculaire? Depuis, un autre décret (Décret n° 2016-532 du 27 avril 2016 relatif à la procédure d’autorisation des substances naturelles à usage biostimulant) reconnaît les plantes telles que l’ortie comme des « biostimulants » et non plus comme des « produits à usage phytopharmaceutique » dont la liste est établie par l’arrêté du 27 avril 2016. (sources : Jardinage Le Monde  et la Nouvelle République  ).

En 2017, l’ortie est de surcroît entrée dans la liste commune européenne des substances de base autorisées (Reg. (EU) 2017/428). Il s’agit là des substances qui n’ont pas “pour destination principale d’être utilisées à des fins phytosanitaires mais, mélangées à de l’eau (pour la majorité d’entre elles), peuvent être utiles en tant que produits phytopharmaceutiques”. Vous trouverez l’historique de cette bataille juridique sur le site de Gammvert.

 

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