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La petite histoire de l’or colloïdal et ses usages thérapeutiques

Se soigner avec de l’or colloïdal ? Un remède issu de la médecine douce qui remonte à la nuit des temps !

De tout temps, ce métal précieux nous fascine au plus haut point. Parfois, il se montre même en capacité de déclencher en nous une certaine fièvre, pouvant tourner à la folie. Nous voulons bel et bien parler ici de l’Or ! On le convoite pour son aspect, sa rareté et pour sa valeur, certes, mais l’or présente également d’autres intérêts inhérents aux propriétés qui lui sont propres. Il s’agit en effet d’un métal inaltérable, inoxydable, capable de traverser les époques sans perdre son éclat… Mais l’or, c’est aussi un matériau antimicrobien toléré par notre organisme. De la fausse dent aux prothèses en tout genre, l’or trouve donc sa place en matière de chirurgie. Elle présenterait en outre dans ses composés un remède s’appliquant à de nombreux maux. Petit zoom sur la chrysothérapie, ou la médecine employant l’or à des fins thérapeutiques ! Nous plongerons plus après dans l’histoire de la médecine à base d’or et verront que certains prêtent toujours à l’or des propriétés anti-fatigue, anti-stress, anti-inflammatoires… D’actuelles recherches tentent même d’employer l’or colloïdal dans la lutte contre le cancer !

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Se soigner avec de l’or ne se réalise heureusement pas avec des lingots, mais avec des particules d’or colloïdal – 14428522 / Pixabay

La chrysothérapie et l’or colloïdal

On appelle la chrysothérapie l’emploi de l’or ou de ses composés en médecine. Bien sûr, il ne s’agit pas d’utiliser des lingots entier à des fins thérapeutiques : l’or employé pour soigner prend souvent l’apparence de micro-particules voire de nanoparticules plongées dans un fluide comme du gel, de l’huile ou de l’eau. C’est ce qu’on appelle plus communément l’or colloïdal. Certaines médecines alternatives l’utilisent en qualité d’agent antiviral ou antimicrobien.

L’or peut également figurer parmi les ingrédients d’oligo-éléments. Tel est le cas des solutions « cuivre – or – argent » utilisées comme modificateur de terrain. Ce traitement préparerait effectivement le corps à combattre certaines maladies et troubles de l’organisme. Comme son nom l’indique, cette solution comprend également de l’argent colloïdal, dont on prête également mille vertus. C’est pourquoi il était notamment fréquent à l’époque de manger avec des couverts en argent afin de se maintenir en bonne santé.

L’histoire de la chrysothérapie ou de la médecine par l’or

Les premiers usages de l’or colloïdal en médecine remontent loin dans l’histoire. On aurait découvert des traces écrites attestant de cet usage datant de -1500 avant J.-C ! Plus proche de nous, Pline l’Ancien évoquait dans son Histoire Naturelle que l’or étant éternel et inaltérable, une potion potable à base d’or serait susceptible de guérir voire de prolonger la vie.

A partir du VIIIème siècle, c’est aux tour de l’alchimiste musulman Geber de se pencher sur cette potion de jouvence. D’autres, comme Avicenne au Xème siècle, voyait au travers l’or un médicament contre les maladies de la vue et… la tristesse ! Qui a dit que la richesse ne faisait pas le bonheur ?

A partir du XIIIème siècle, l’alchimie, alors en vogue, tendra à rendre populaire l’or potable (mélange d’huile et de chlorure d’or) sensé repousser la vieillesse.

Bien plus tard, au XVIIIème siècle, la précieuse potion revient sur le devant de la scène sous une forme quelque peu différente. On l’appelait alors élixir d’or ou teinture de Bestuchef. Une préparation pharmaceutique inventée en 1728 par le diplomate Alexis Bestoujev-Rioumine, grand Chancelier impérial de Russie. L’exploitation de ce remède fut ensuite vendue au général de La Motte qui l’introduisit en France. Ce commerce fit sa fortune ! Sa composition initiale, affichant soit de l’or colloïdal soit du chlorure aurique, fut au fil du temps quelque peu modifiée. Le prix resta le même, mais l’or disparut au profit du perchlorure de fer, faisant illusion. Une contrefaçon vendue « à prix d’or »

Alchimiste à la Renaissance  - Clker-Free-Vector-Images / Pixabay
Alchimiste – Clker-Free-Vector-Images / Pixabay

Plus récemment, au XIXème et au début du XXème siècle, on tenta de lutter contre de nombreuses maladies grâce aux « sels d’or »: la lèpre, la syphilis, puis la tuberculose… Bien souvent sans grand résultat. Le métal précieux pouvait également être utilisé en cataplasme en prévention de cicatrices. Ses propriétés permettaient enfin d’en faire un agent hémostatique afin de limiter les saignements.

L’usage moderne de l’or en médecine

Certes, nous utilisons l’or colloïdal en médecine depuis la nuit des temps. Mais il ne s’agissait que de traitements reposant soit sur des connaissances empiriques, soit sur des croyances. Il faudra attendre la fin des années 1920 pour que l’on puisse mener de réelles expériences scientifiques en matière d’or thérapeutique.

Contre la polyarthrite rhumatoïde

Ces travaux seront initiés en 1929 par le scientifique Jacques Forestier. Ce dernier découvrit, de manière fortuite, que les « sels d’or » avaient la propriété de soigner les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Il s’agissait d’un traitement à base d’or colloïdal administré par injection intramusculaire. Ses résultats prometteurs firent notamment l’objet d’une publication en 1932 dans la célèbre revue scientifique « The Lancet ».

On utiliserait toujours aujourd’hui les sels d’or à cette fin, mais également contre d’autres affections, comme l’arthrose, la maladie de Crohn…Le traitement à base d’or nous révélerait en effet des propriétés diverses et variées utiles en médecine. Il stimulerait les réactions enzymatiques, il ferait office d’anti-inflammatoire, stimulerait la digestion et ralentirait le vieillissement… Les alchimistes avaient-ils raison ? Pour le moment toutefois, les vertus de l’or font toujours débat dans le milieu de la médecine.

L’or contre le cancer

Les particules d’or réduites à l’échelle du nanomètre font actuellement l’objet d’études dans le cadre de la lutte contre le cancer. En effet, ces nanoparticules auraient comme pouvoir de se fixer aux cellules cancéreuses et d’être ainsi plus facilement détectables aux rayons X. Un moyen donc de dépister au plus tôt la maladie pour la combattre. Mais la recherche ne s’arrête pas là. Les nanoparticules d’or pourraient également servir à combattre directement et précisément le cancer lorsqu’elles seraient chauffées ou chargées de molécules propices à l’éradication des cellules malades. Autant de techniques non intrusives permettant de traiter la maladie en limitant les effets collatéraux néfastes. Il suffit que la nanoparticule d’or chauffée ou « chargée » se fixe sur la cellule cancéreuse pour l’éradiquer, tout en épargnant les cellules saines.

L’or colloïdal, un anti-stress efficace ?

En homéopathie et en oligothérapie, il est courant d’employer l’or colloïdal comme un anti-stress.

Comme vu plus haut, l’or est présent dans la composition de certains oligo-éléments employés pour stimuler les défenses de l’organisme. Le métal précieux renforcerait donc l’immunité tout en luttant contre le stress, la fatigue et la déprime en favorisant le fonctionnement des glandes surrénales.

Sels d'or  - Thaliesin / Pixabay
LOr colloidal au Moyen Age pouvait avoir une couleur rougeâtre – Thaliesin / Pixabay

Un anti-oxydant

L’or colloïdal constituerait enfin un remède contre le vieillissement physique en étant utilisé en tant que régénérateur cellulaire et anti-oxydant. Ce remède, déjà employé semblerait-il au premier siècle avant notre ère par Cléopâtre, agirait au niveau du derme en freinant la dégradation des fibres de collagène. De par ses capacités réflexives, l’or permettrait également d’apporter à la peau un éclat immédiatement perceptible.

L’or colloïdal n’est pas sans danger

Alors, en conclusion, pouvons nous affirmer comme nos ancêtres que l’or constitue un remède universel ? Non, bien sûr. Beaucoup de ses vertus reposent encore et toujours sur des suppositions et ne font pas consensus. Toutefois, de nombreux témoignages empiriques font les éloges de l’or colloïdal (notamment employé en tant qu’oligo-élément), tout comme de l’argent colloïdal.

Néanmoins, il faut garder à l’esprit que la prise de ces remèdes doit se réaliser à petite dose. Car il est établi que l’or thérapeutique peut amener des effets indésirables comme des troubles cutanés ou des atteintes hépatiques. Il est donc nécessaire de se faire conseiller par un spécialiste, l’or pouvant déstabiliser le métabolisme.

Nous reconnaissons au travers de l’histoire de Diane de Poitiers un exemple marquant des effets néfastes de l’or sur la santé La favorite d’Henri II était une grosse consommatrice d’or colloïdal et, malgré sa soixantaine, affichait selon les dires de l’époque un teint éclatant de jeunesse. Sauf que personne n’est immortel. Diane de Poitiers mourut en 1566 à l’âge de 66 ans. Des travaux scientifiques menés sur son corps en 2010 prouva que le décès fut dû à une intoxication chronique à l’or .

En conclusion, l’or serait susceptible d’améliorer la santé, la beauté, réduirait le stress ainsi que la fatigue. Mais ça, on le savait déjà non ?;-)

Pour approfondir le sujet de l’or colloïdal thérapeutique : société chimique de France

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Petit lingot d’or – flaart / Pixabay

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