Des initiatives citoyennes pour aider l’agriculture locale et bio

Agriculture et rétrorévolution citoyenne

« Elevage et pâturage sont les deux mamelles de la France », déclarait jadis Sully, surintendant des finances pour Henri IV. Si cette assertion conservait encore un sens certain au XIXème siècle, le secteur agricole, dit primaire, céda largement du terrain au cours du XXème siècle au profit des secteurs secondaire et tertiaire. Nous assistons toutefois depuis peu à un regain d’intérêt pour ces métiers dans ce monde de plus en plus fou et dématérialisé. Ce retour à la terre, considéré par d’aucuns comme salvateur, se veut « disrupteur » en se calquant sur le modèle des siècles derniers ! Une « rétrorévolution » largement accompagnée par d’ingénieux mouvements d’initiatives citoyennes!

Terre de Liens – Association citoyenne pour aider les agriculteurs à s’installer

Le mouvement Terre de Liens fait partie des initiatives citoyennes phares pour aider l’agriculture. Son but ? Mobiliser les citoyens contre la disparition des terres arables tout en facilitant l’accès au foncier pour les agriculteurs souhaitant s’installer.

Pour poursuivre ses finalités, le mouvement s’appuie sur trois piliers : une association de bénévoles, une entreprise d’investissement social, environnemental et solidaire ouverte aux citoyens, ainsi qu’une fondation reconnue d’utilité publique. Cette dernière est habilitée à recevoir des legs et donations de fermes, et s’emploie en outre à racheter des terres agricoles en danger de disparition grâce aux dons, mécénats et subventions qu’elle perçoit.

Les biens agricoles font ensuite l’objet de locations régies par des baux ruraux accompagnés de clauses garantissant sur les lieux concernés le maintien d’une agriculture paysanne, respectueuse du sol et de l’environnement.

Pour en savoir plus sur Terre de liens.

Carotte agriculture
klimkin / Pixabay

Les initiatives citoyennes et les réseaux coopératifs de type AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne)

Autre exemple en matière d’initiatives citoyennes : les systèmes coopératifs à l’image du réseau des AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne). Ce concept est né durant les années 1960 au Japon grâce à des mères de famille souhaitant combattre l’industrialisation de l’agriculture. Elles développèrent pour ce faire des coopératives répondant au nom de « teikei », au sein desquelles les membres souscrivaient à une partie de la récolte d’un paysan, qui, en contrepartie, se portait garant d’un mode de culture naturel.

Aujourd’hui, le système demeure quasi identique. En effet, chacune des associations appartenant au réseau est gérée par un comité de bénévoles. Celui-ci a pour principales missions de développer des partenariats avec des producteurs locaux et de multiplier le nombre d’adhérents. Ces derniers paient d’avance leurs commandes durant une période définie et bénéficient, à l’occasion du partage des récoltes, de produits sains à un prix transparent et équitable. Le producteur y retire également de nombreux avantages : un raccourcissement des circuits de distribution, une visibilité à moyen terme sur son activité…

Retrouvez ici l’annuaire du réseau des AMAP.

Les regroupements de consommateurs de type « cagettes »: initiative citoyenne pour acheter bio et local en gros

Les exemples d’initiatives citoyennes de cet acabit ne manquent pas. Impossible donc de les aborder de manière exhaustive ! Mettons toutefois en exergue une dernière tendance, celle des regroupements de consommateurs tels que les « Cagettes ». Ces associations proposent des modes alternatifs de consommation reposant sur la mutualisation des achats de produits locaux, biologiques et/ou équitables, en s’appuyant sur un petit réseau de producteurs/fournisseurs répondant au cahier des charges.

Retrouvez également notre article sur les bienfaits des produits de saison.

Panier de légumes
Panier de légumes congerdesign / Pixabay

Les clubs citoyens d’investissements de type Cigales

Les clubs CIGALES (club d’investisseurs : gestion alternative et locale de l’épargne solidaire) ne sont pas spécialisés dans le domaine de l’agriculture, mais peuvent y contribuer. Il s’agit de clubs d’une vingtaine de citoyens maximum décidant de se rassembler au sein d’une « indivision volontaire » (statut fiscal particulier). Ces derniers, après s’être affiliés à une fédération Cigales pouvant les accompagner, pourront placer chaque mois dans un pot commun un apport personnel qui servira à financer des projets locaux, notamment en entrant dans le capital d’une nouvelle entreprise portant certaines valeurs par exemple.

Au sein d’un club Cigales, la décision est collégiale et guidée par un règlement intérieur sur le principe « une personne = une voie ». Une manière sympa de participer à la vie économique locale et de placer une partie de son argent, non pas dans des capitaux douteux mais dans des entreprises du terroir, engagées dans des projets écologiques par exemple.

Tout savoir sur le réseau des Cigales

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