Station GNV - mohamed_hassan / Pixabay

Êtes vous prêt à rouler au GNV ?

Cela fait des décennies que l’on raconte dans les salles de classe que le « pétrole disparaîtra dans 40 ans ». Mais sans cesse, les limites temporelles ont été repoussées. Nouveaux gisements, amélioration des techniques de forage, exploitation des pétroles bitumineux… Autant de choses imprévisibles dans les années 1970/1980 et qui ont permis de satisfaire la soif des voitures, des camions et autres véhicules de plus en plus nombreux (sans compter la fabrication du plastique et autre!). Nous arrivions toutefois aujourd’hui en bout de course, tout en étant confrontés aux soucis de pollutions et d’émissions de gaz à effet de serre. La pénurie est une chose, et le réchauffement planétaire en est une autre !

Nous avons vu pointer des alternatives : voitures au GPL, voitures hybrides, véhicules électriques.

Désormais, nous verrons de plus en plus se développer un carburant qui sera peut être celui de demain : le GNV ou bio GNV ( Gaz Naturel Véhicules). Ces carburants alternatifs gazeux sont les dignes héritiers des technologies inventées durant la seconde guerre mondiale, quand les carburants pétroliers se faisaient rares.

Qu’est-ce que le GNV ?

Le GNV signifie Gaz Naturel pour Véhicule. Il s’agit d’un gaz composé à 97 % de méthane. Il est donc très proche du gaz distribué par le réseau Gaz de ville ou les bouteilles de gaz utilisées en cuisine…. A la différence qu’il est employé en tant que carburant.

Il existe sous deux formes :

  • Le GNC (GNV comprimé) délivré grâce au réseau de distribution. Il est stocké à une pression de plus de 200 bars.
  • Le GNL ( GNV liquéfié), stocké à faible pression, mais à des températures inférieures à -161 degrés Celsius.

Il s’agit certes d’un combustible fossile, mais il est le plus efficient et le moins polluant. Son extraction est par ailleurs moins d’impact sur l’environnement que l’extraction d’autres sources d’énergie. Le seul bémol : le caractère fini, car fossile, d’un tel carburant. Il existe toutefois une alternative : le bio GNV.

Gaz en bouteille - flyerwerk / Pixabay
Le GNV s’apparente au méthane en bouteille que l’on utilise de manière domestique – flyerwerk / Pixabay

Qu’est-ce que le bio GNV ?

A l’instar du gaz de ville, le GNV constitue un gaz d’extraction. Il s’agit donc d’une ressource fossile.

Ce n’est pas le cas avec le BioGNV. Ce carburant, également appelé biométhane, est la version renouvelable du GNV grâce à la méthanisation de déchets organiques. Il s’agit donc d’un gaz vert, renouvelable, pouvant être produit localement grâce aux résidus agricoles et autres (traitement des ordures ménagères, stations d’épuration, digesteurs agricoles, résidus de brasseries…). On parle alors de bioGNV, et, dans ses déclinaisons, de bioGNC et de bioGNL.

La France, au travers de la Programmation Pluri-annuelle de l’Energie (PPE), s’est fixée pour objectif de déployer le GNV, dont 20 % serait du bioGNV.

Quels avantages pour le Gaz Naturel Véhicules?

Le GNV présente de multiples avantages :

  • Dans sa version bio, le GNV peut être produit à l’infini, et ce localement. Finis les longs trajets, les infrastructures coûteuses de transport, les processus énergivores et le bilan carbone désastreux ;
  • A l’échappement, un véhicule au GNV ne rejette moins de CO2 (-25 % par rapport à un véhicule essence) et d’oxyde d’azote (Nox). Il en est de même s’agissant du monoxyde de carbone.
  • Les GNV ne produisent que très peu de particules fines.
  • Le moteur au GNV est plus silencieux et ne dégage pas d’odeur.
  • Ce carburant écologique accorde une autonomie considérable (entre 400 et 500 km par plein). Ce qui bat à plate couture bon nombre de voitures électriques. Notons que lorsque l’on organise son plan de route en fonction des stations équipées au gaz, le plein se réalise aussi vite qu’un plein d’essence. A la différence des véhicules électriques.
  • Il s’agit d’un carburant plus économique que le sans-plomb. Comptons une consommation représentant un coût moyen de 5,5€/100km.
  • Il existe déjà de nombreux types de véhicules au GNV . La tendance va forcément se développer les prochaines années pour tout type de véhicules : bateaux, utilitaires, bus, voitures…
  • La technologie est sûre. Les véhicules disposent de tous les organes de sécurité souhaités (antifuite…). De plus, le GNV a la propriété de ne pas stagner, car il se dissipe très rapidement dans l’air. A la pompe, faire le plein est également aussi simple et plus sûr qu’avec un carburant classique.

En résumé, l’utilisation de véhicules à gaz naturel, bien que permettant des trajets de plusieurs centaines de kilomètres sans plein, convient davantage encore au trafic routier urbain. Il réduit en effet toutes les nuisances des voitures classiques à essence ou gazole : bruit, émission de gaz nocifs, émission de particules fines, odeurs désagréables… Il est économique, écologique, peut être produit durablement dans sa version bio…

Retrouvez également notre article sur les simulateurs de rejet de CO2.

Les inconvénients du GNV

Il existe peu d’inconvénients à l’utilisation du gaz naturel pour véhicule. Notons toutefois deux points sensibles qui se corrigerons avec le temps :

La rareté des stations services proposant ce carburant

Les pompes au gaz naturel véhicules sont encore rares en France. Mais leur nombre ne cesse d’augmenter. A ce jour (début 2021) il n’existerait que 200 stations au GNV dans toute la France et 15000 véhicules en circulation. Le but serait, en 2030, de voir circuler sur le territoire français 340 000 véhicules de tout type.

Peu de véhicules d’occasion – Un autre problème pour les petits budgets.

Les véhicules aux gaz naturel commencent juste à percer. Même si l’invention est vieille de plus de 80 années, ce n’est que maintenant que les modèles en série se construisent pour de bon et que la R & D travaille à l’élaboration de nouveaux moteurs.

Ainsi, il est certain que les véhicules au gaz naturel se font rares pour le moment sur le marché de l’occasion. Cela oblige donc à acheter les véhicules neufs. Mais cela ne va pas tarder à changer !

Monocarburant ou bicarburant ?

Aujourd’hui, de nombreux véhicules au gaz naturel emploient en réalité une double carburation travaillant de concert sous le capot (gaz + essence/gazole). Pour ces véhicules, si la réserve de gaz est épuisée, le moteur passe automatiquement en mode essence, sans que le conducteur s’en aperçoit. Ce qui permet de bénéficier d’un peu d’autonomie permettant d’atteindre une station GNV.

Notons que les moteurs au GNV monocarburant sont en passe de se développer. Ce fut l’objet du projet européen Gaz-on (Gaz only) ayant eu pour résultat trois prototypes mono-carburant GNV présentant une grande autonomie, une faible consommation et peu d’émissions.

Pump Station Gas Design Car Oil - AlexMile / Pixabay
La pompe à essence classique disparaîtra t-elle des paysages? – AlexMile / Pixabay

Quelle différence avec le GPL ?

GPL (gaz de pétrole liquéfié – LPG dans d’autres pays francophones que la France) et GNV liquéfié (GNL) sont souvent assimilés, à tort. En effet, le GPL,constitué de butane et de propane, est issu du pétrole. Il est liquéfié à faible pression.

Le GNL, quant à lui, est composé à 97 % de méthane et est stocké également à faible pression, mais à une température de à -163 degrés. Ce qui permet de le comprimer à plus de 600 fois. Cette dernière propriété le rend attractif pour les véhicules devant réaliser de longues distances, comme les camions et les bateaux. D’ailleurs, le GNL se tourne majoritairement vers les utilisations professionnelles tandis que le GPL se rencontre davantage dans le secteur des véhicules légers pour particuliers.

Par ailleurs, si le GPL est parfaitement desservi en France (même si l’état le délaisse peu à peu), il n’existe qu’une quarantaine de pompes à ce jour en France pour le GNV dans sa version liquide… Le fait est que la haute pression et la température de stockage proche du zéro absolu demande quelques précautions d’emploi et un équipement de sécurité adapté. Ce paramètre handicapant pour le gaz naturel devrait changer (cf ci-dessous – carte des stations délivrant du gaz naturel pour véhicules).

A la pompe : la carte des stations GNV en France

Vous pouvez retrouver la carte des stations fournissant du GNC, du GNL, bioGNV en France.

Cette carte permet de distinguer grâce à un système de filtres les stations ouvertes, les stations en projet, leur accès (tout public, poids lourd)… Elle comptabilise à ce jour plus de 120 stations en projet/en réflexion, 135 stations de GNC et une cinquantaine de stations GNL ouvertes ;

Notons qu’il existe plusieurs types de stations qui répondent à des besoins variant selon l’usage et la nature des véhicules. Ce sont principalement ici les techniques de remplissage qui différent.

On parle de stations

  • à remplissage rapide : il s’agit de pompes accessibles au grand public et dont le ravitaillement est extrêmement rapide. Le plein de GNV se fait comme un plein traditionnel. Parfait pour les particuliers, les entreprises…
  • à remplissage à la place. Il s’agit de pompes privées, utilisées notamment par les sociétés de transport. Le ravitaillement se fait en plusieurs heures pendant la période d’inactivité des véhicules,

En savoir plus sur ce carburant alternatif:

GRDF

Gaz mobilité

Station GNV - mohamed_hassan / Pixabay
Etes vous prêt à rouler au GNV? – mohamed_hassan/ Pixabay

Un commentaire

  1. L’éthanol est un très bon plan pour aussi surtout pour le porte-monnaie avec le litre à moins d’un euro. Mais je pense que le prix va suivre celui du pétrole.

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